Comment mettre en place, sur l’ensemble du territoire, la « trame verte et bleue » préconisée par le Grenelle Environnement ? Comment diversifier les habitats naturels pour contrebalancer l’artificialisation des paysages ? Comment tout à la fois protéger les rivières contre les pollutions diffuses, favoriser la biodiversité aquatique, et accroître la sécurité des riverains ? Peut-on concilier protection de la nature et bien-être humain ?
Vous souvenez vous d’une promenade au bord de cette charmante rivière qui ondulait dans le paysage, encadrée par des arbres et une végétation un peu folle ? C’était avant le remembrement et le drainage, l’endiguement des cours d’eau ou leur eutrophisation. Pourtant les corridors rivulaires sont des éléments clés pour la conservation de la biodiversité terrestre et aquatique. Ils jouent également des rôles méconnus mais primordiaux de régulateurs de crues ou de « pièges à nitrates », à tel point que les bandes enherbées figurent désormais dans les critères d’attribution des aides de la PAC aux agriculteurs.
« L’arbre, la rivière et l’homme » CSPNB – en février 2008 – 64 pages
SOS Biodiversité a déjà signalé les excellents ouvrages édités par le CSPNB – Conseil Scientifique du Patrimoine Naturel et de la Biodiversité, une stucture du MEEDDAT, à savoir les brochures de vulgarisation « exemples de biodiversité » qui devraient être distribués à tous les enseignants (à souffler à Mme JOUANNO).
Dans cet ouvrage destiné aux décideurs, aux acteurs de terrain, aux formateurs, aux étudiants, etc…des chercheurs de différents horizons, en dialogue avec des gestionnaires, mettent en commun leur expérience pour proposer une voie originale : la renaturation des espaces de terrain situés au bord des cours d’eau, les « Corridors Rivulaires ».
Les corridors rivulaires : une définition fonctionnelle
On entend par « corridor rivulaire » une bande de terrain le long d’un cours d’eau, dont la végétation naturelle boisée ou « ripisylve » est influencée par la rivière, et interagit avec elle. Sa largeur dépend beaucoup du fonctionnement hydrologique. En conditions naturelles, il s’agit d’un « écotone » entre milieu terrestre et aquatique, biologiquement très riche, et dont la structure arborescente favorise la connexion entre différents habitats. Dans les espaces artificialisés, un corridor constitue une zone tampon qui protège la rivière et participe à la régulation qualitative et quantitative des eaux. La ripisylve est également un élément clé du fonctionnement des écosystèmes d’eau courante, qui contribue fortement au maintien de la biodiversité aquatique.
Ces milieux biologiquement très riches, à l’interface entre ciel, terre et eau, remplissent de nombreuses fonctions écologiques : couloir de circulation, habitat ou refuge pour de nombreuses espèces, zone tampon interceptant les polluants agricoles, compartiment clé pour le fonctionnement des rivières… Mais ils peuvent aussi rendre de nombreux services à la société par l’amélioration de la qualité de l’eau, la réduction des risques, la limitation des impacts du réchauffement climatique ; et ils constituent des lieux de loisirs très prisés.
Les connaissances scientifiques sont aujourd’hui suffisantes pour recommander la mise en œuvre d’une action politique forte en faveur d’une « gestion écologique intégrée » de ces corridors rivulaires.
En savoir plus :
- Télécharger ou consulter par partie le document (Pdf, Ministère de l’Ecologie)
- Télécharger le dépliant de présentation (3 pages, PDF)
- le CSPNB
Voir aussi :
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» Trame verte et bleue – Les continuités de la vie »
Ce colloque se déroulera les 28 et 29 avril 2009, au Muséum National d’Histoire Naturelle, Inscrivez vous vite le nombre de place est limitée !
http://www.natureparif.fr